Avec vue sur l’Arno, E. M. Forster

Lucy Honeychurch n’aurait jamais pu partir à la découverte de l’Italie comme toute jeune Anglaise de bonne famille sans la surveillance d’un chaperon zélé, sa cousine Charlotte. A leur arrivée à Florence, les deux voyageuses constatent avec dépit que la chambre qui leur a été réservée n’a pas de vue sur l’Arno. En violation de toutes les convenances, deux inconnus, M. Emerson et son fils George, leur proposent de leur échanger la leur qui, elle, donne sur le fleuve. L’attitude cavalière de George envers Lucy et le peu de résistance qu’elle lui oppose poussent Charlotte à décider d’abréger leur séjour. Mais le hasard va à nouveau réunir les Emerson et les Honeychurch, en Angleterre cette fois… Un roman délicieux sur l’éveil des sentiments et le poids des conventions sociales par un des maîtres de la littérature anglaise.

 

Je suis assez déçue car j’attendais beaucoup plus de ce roman. Je voulais un roman qui sonde le cœur humain, qui décrive la ville de Florence et les paysages italiens. Je m’attendais à lire une satire sociale avec une toile de fond romantique (autant dans l’histoire que dans l’écriture). Pour moi, le problème majeur est le point de vue externe du narrateur. Petit rappel des différents points du vue en littérature :

– le point de vue omniscient : le narrateur sait tout, voit tout.

– le point de vue interne : souvent lors d’un récit à la première personne, le narrateur est une personne de l’histoire et le roman est abordé selon ses connaissances et interprétations des faits.

– le point de vue externe : le narrateur est comme une personne extérieure au roman qui décrit uniquement ce qu’il voit : il ne connait pas les idées des personnages, ni leur passé, ni leurs sentiments (etc.) sauf quand ceux-là les expriment à voix haute.

Dans Avec vue sur l’Arno, E. M. Forster a choisi un point de vue externe qui limite considérablement son roman et qui ne lui permet pas d’exploiter les personnages. Lucy doit en effet choisir entre deux hommes : Georges Emerson, impulsif et entier mais refusant le poids des convenances, et Cecil Vyse, arrogant, distant et fiancé à Lucy avec l’accord des deux familles. Bien sûr, on ressent la critique sociale d’une société anglaise guindée et ultra-conventionnelle, mais avec beaucoup de lenteur et une avarice extrême pour les descriptions !

J’avais apprécié le film, Chambre avec vue, avec Helena Bonham Carter, Maggie Smith et Daniel Day-Lewis et j’imaginais un roman qui s’épanche plus sur les lieux décrits et les analyses de l’âme humaine. Je ressors bien déçue…

 

Film réalisé à partir du livre : (cliquez sur l’affiche)

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