L’art d’écosser les haricots, Wieslaw Mysliwski

Le vieux gardien d’un village de vacances reçoit la visite impromptue d’un inconnu qui souhaite lui acheter des haricots. Pendant qu’ils les écossent ensemble, le maître des lieux déroule, dans une improvisation savante, le fil de sa vie.

Simple ouvrier croupissant dans la grisaille de la campagne polonaise, il a découvert un jour, grâce à la musique, qu’un ailleurs existe et son destin s’en est trouvé bouleversé. Au fil du récit, le narrateur révèle les événements et les personnes qui, au cours du XXème siècle, l’ont façonné. Malgré les tragédies et les impasses historiques dont il a été le témoin, le vieil homme a su parvenir à une délicate lucidité face au monde.

 

 

Le début du roman est vif et intriguant. En Pologne, un voyageur arrive chez un gardien de village et lui demande des haricots. L’homme est d’accord pour lui en vendre, mais lui propose, auparavant, de les écosser ensemble. Commence alors le récit, sous forme d’un long monologue, de la vie du gardien.

L’une des premières histoires qu’il nous raconte est sa rencontre avec un certain Robert, qui habite une maison voisine. Il nous raconte leurs prémices étonnants puis leur amitié.

Ensuite, il nous parle de son école et de sa jeunesse, de sa volonté sans faiblir d’économiser pour s’acheter un saxophone.

Puis les histoires se suivent et ne se ressemblent pas. Ni ne semblent liées… C’est cela qui m’a dérangée. L’idée de faire un monologue et de raconter l’histoire d’une vie est excellente, mais le récit n’est pas assez vif sur la longueur et l’auteur perd notre attention avec un rythme trop monotone. Les sujets traités sont attirants et étonnants : la musique comme échappatoire, l’abus d’alcool en tant que problème endémique de la Pologne, les violences faites aux femmes, la guerre et la façon dont elle a changé les vies, le communisme qui s’est ensuite installé, etc. Malheureusement, mon attention a faibli et j’ai préféré arrêter ma lecture, estimant en avoir suffisamment lu pour me faire une idée (250 pages sur 500). Le récit mériterait sûrement d’être tronqué pour gagner en rythme et satisfaire les lecteurs, car les retours que j’ai entendus sur ce livre lui reprochent 100 voire 200 pages en trop. Mais je conçois qu’il est très compliqué pour un auteur d’enlever une partie de son texte, aussi ne peut-on peut pas lui reprocher grand chose ! Wieslaw Mysliwski est un auteur reconnu en Pologne et peut-être que nous, Français, demeurons trop hermétiques à un style polonais.

Toutefois, c’est un livre intéressant qui nous apprend beaucoup de choses sur la Pologne et son histoire.

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