romain gary la promesse de l'aube

La Promesse de l’Aube, Romain Gary

-Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D’Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es !
Je crois que jamais un fils n’a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là.
Mais, alors que j’essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu’elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l’Armée de l’Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j’entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports :
– Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

En voyant qu’un film allait sortir avec Pierre Niney, acteur que j’adore, je me suis dit qu’il fallait que je lise le roman avant. J’ai donc acheté le célèbre livre de Romain Gary dont j’entendais parler depuis le lycée. En le lisant, j’ai d’abord été subjuguée, puis un peu déçue. Explication : le livre est découpé en trois parties. Une première qui nous parle de l’enfance de Romain en Pologne, une deuxième à propos de son adolescence à Nice et une troisième lors de la Seconde Guerre Mondiale quand il part au front. La particularité de ce roman, c’est qu’il parle des relations mère-fils entre Romain et sa mère. Dans les deux premières parties, la mère de Romain est présente, alors que dans la troisième, l’auteur ne fait que l’évoquer entre deux attaques au front à travers les tonnes de lettres qu’il reçoit d’elle. Je n’ai pas tenu la dernière partie, mais j’ai adoré les deux premières. La mère de Romain Gary était une femme pauvre que son mari avait abandonnée. La boutique de chapeaux qu’elle tenait était en faillite et le seul espoir qui lui restait était son fils. C’est un livre sur l’amour maternel, cette force qui peut être à la fois inspirante et dévastatrice. Nina, la mère de Romain dans le roman, met sa vie au service de son fils et nourrit de grands projets pour lui. Elle le voit en futur « Victor Hugo » et lui répète de grands noms pendant son enfance pour l’éveiller au grand destin qu’elle sait qu’il aura.

C’est un roman sur l’espoir d’une mère et sur un fils qui refuse de décevoir sa mère. Plus son fils grandit, moins Nina reste une femme, elle n’est que mère et ne vit que pour Romain. La description de cette relation est touchante et laisse songeur sur les sacrifices humains et les liens du sang. Peut-on penser que c’est la volonté sans faille de sa mère qui a mené Romain Gary au sommet ? Rappelons qu’il a été diplomate envoyé en Bulgarie, en Suisse et à New York, ministre des affaires étrangères, qu’il a reçu le Prix Goncourt par deux fois en 1956 et 1975 et qu’il a mené une carrière parallèle sous le pseudonyme d’Emile Ajar. Il reste aujourd’hui comme l’un des plus grands auteurs que la France ait porté.

La Promesse de l’Aube est une autobiographie qui fait réfléchir et que l’on garde au fond de soi après lecture pour se rappeler la force que peuvent apporter la famille et l’amour.

Spoiler

Quand Romain rentre du front couvert de la gloire de ses faits militaires et auteur d’un roman édité, il apprend que sa mère est morte depuis trois ans. Les derniers jours de son existence elle a écrit plus de 250 lettres et a demandé à une voisine de les poster régulièrement, pensant que Romain ne pourrait survivre à la guerre sans elle. En écrivant ce passage, Romain Gary n’a pas eu besoin de recourir à l’imagination des romanciers car c’est bien ce qu’a fait sa mère avant de mourir. Au-delà de la mort, elle lui a donné la force de vivre.

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Film réalisé à partir du livre : (cliquez sur l’affiche)

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