Le Réseau Corneille, Ken Follett

France, 1944. Betty a vingt-neuf ans, elle est officier de l’armée anglaise, l’une des meilleures expertes en matière de sabotage. À l’approche du débarquement allié, elle a pour mission d’anéantir le système de communication allemand en France. Après une première tentative catastrophique et coûteuse en vies humaines, Betty va jouer le tout pour le tout en recrutant une brigade unique en son genre. Le Réseau Corneille : une équipe de choc, six femmes à la personnalité hors du commun. L’aristocrate, la taularde, l’ingénue, la travestie…, chacune va apporter sa touche très personnelle au grand sabotage.

 

Au début, j’ai vraiment eu peur. J’ai eu peur que Ken Follett tombe dans le roman de résistance banal.

Entre « bon roman » et « roman surprenant », il y a une groooosse différence. Pour un roman sur la Résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale, il vous faut :

– de la torture

– des nazis

– des résistants

– des filatures

– quelques histoires d’amour (ou de sexe) que la guerre met entre parenthèses malgré elles

– des explosions et fusillades.

Ca, c’est la première moitié du roman. La moitié où Betty rassemble son équipe, celle où Dieter torture ses prisonniers. Ensuite, l’histoire décolle enfin, en même temps que l’avion qui va déposer Betty et son équipe en France. Ken Follett arrive à nous surprendre, alors que je pensais que plus rien n’était surprenant avec la Résistance française dont on parle déjà tant.

Le problème du roman, c’est son découpage. L’action se déroule sur une semaine et donc chaque jour fait une centaine de pages (grosso-modo). Comment réussir à raconter des choses intéressantes qui se passent en une journée sur cent pages ? Eh bien tout le problème est là, des fois, on n’y arrive pas. Ken Follett a choisi de raconter deux points de vue : la guerre de l’anglaise Betty et celle de l’allemand Dieter. De fait, quand il ne se passe pas grand-chose dans la journée de Betty, Ken Follett développe celle de l’allemand… faite de torture et de filature. Autant dire que la première partie est dure à lire quand on est sain d’esprit.

La deuxième partie surprend. Peut-être justement parce qu’on n’a pas été surpris dans la première et qu’on s’attend à ce que la suite se déroule de la même manière. Mais Ken Follett trouve des façons de complexifier son histoire et de mettre des bâtons dans les roues de chacun de ses personnages.

Toutefois, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un roman sur la Seconde Guerre Mondiale, sur la résistance et donc sur la torture, des sujets lourds et parfois difficiles à aborder.

Ken Follett a indéniablement un talent de conteur rare et l’on pourrait lire n’importe quoi sortant de sa plume…

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