La Jeune Fille à la Perle, à l’écran

Réalisateur : Peter Webber

Date de sortie : 2003

Acteurs principaux : Scarlett Johansson, Colin Firth

 

Le film complète le roman avec justesse et là où il faut. Certaines choses sont tues dans le film (Pourquoi le père de Griet est-il aveugle ? Pourquoi ne veut-elle pas enlever sa coiffe ? La mort de sa petite sœur par la Peste et son grand frère qui tourne mal). Mais ces détails sont finalement secondaires et le choix du film a été de se concentrer sur l’histoire du tableau alors que le roman se focalise sur l’histoire de Griet, laquelle amène à l’histoire du tableau. Or en une heure trente, il faut être succinct et efficace. Pari réussi pour Peter Webber qui offre une description de la vie puritaine hollandaise et des vues de Delft au XVIIème siècle. On entre par la petite porte puisque Griet est domestique et l’on apprend ainsi à connaître la vie des petites gens.

Ce que le film apporte au livre, ce sont les aspects visuels. Bien que Tracy Chevalier décrive à merveille les tableaux de Vermeer, le film permet de voir l’évolution du travail de l’artiste. De même, le film met en scène la préparation des couleurs pour les peintures, ce que l’on a du mal à se représenter à la lecture. Les matières sont toutes différentes : tantôt en poudre, tantôt à concasser, tantôt à humidifier, etc. Peter Webber a donné un aspect réaliste et instructif à son film en l’étoffant avec tout le travail préparatoire du peintre.

Le jeu des acteurs est quant à lui parfait. Scarlett Johansson a certainement signé le rôle le plus muet de sa carrière, mais peu importe car elle sait suggérer les sentiments par un jeu tout en finesse. Trop de  dialogues auraient alourdi et rendu banal ce film subtil. Colin Firth joue parfaitement l’homme mystérieux dont on sait finalement peu de choses mais qui inspire le respect, peut-être un peu la crainte, et l’admiration. Les autres acteurs remplissent à merveille leur rôle : la femme jalouse (Essie Davis), l’enfant méchante (Alakina Mann) et la grand-mère matriarcale qui tient les cordons de la bourse (Judy Parfitt). On a ici un portrait de famille incarné par des acteurs qui connaissent leur rôle et savent le jouer à la perfection.

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