Sans même un adieu, Robert Goddard

1911. Geoffrey Staddon, un jeune et talentueux architecte, vient de concevoir une magnifique demeure, Clouds Frome. En travaillant sur ce projet, il est tombé fou amoureux de l’épouse de son commanditaire, Consuela Caswell. Alors que les amants projettent de vivre ensemble, Geoffrey abandonne finalement la jeune femme à son triste sort, préférant se consacrer pleinement à ses ambitions professionnelles.

1923. Geoffrey apprend par un article de presse que Consuela Caswell est accusée de meurtre et risque la peine capitale. Bouleversé par cette nouvelle qui réveille bien des fantômes et ravive son sentiment de culpabilité, il décide de retourner à Clouds Frome. Il ne sait pas encore que ce qu’il va y découvrir bouleversera son existence.

 

Les gros pavés m’intriguent toujours. C’est agréable d’entrer dans une histoire et de se dire qu’on n’en ressortira que 800 pages plus loin après s’être plongée dans une bonne intrigue aux personnages attachants. Concernant Sans même un adieu, j’étais d’abord sceptique car il s’agit d’une histoire policière doublée d’un roman historique. J’avais peur que l’histoire ne s’essouffle au bout d’un moment. Mais quelle bonne surprise ! L’histoire se complexifie, les personnages se multiplient et on tourne frénétiquement les pages pour savoir à qui profite le crime.

Le personnage de Geoffrey est très attachant. A la manière d’un Hercule Poirot, il décide de mener son enquête seul car il a peur que la police ne fasse pas tout son possible pour innocenter la femme qu’il aime, accusée de meurtre, Consuela Caswell. Consuela est l’un des personnages principaux car l’intrigue tourne autour de son supposé crime et de son procès. Cependant, aucune scène (hormis dans les toutes dernières pages) ne nous l’introduit. On apprend à la connaître à travers le regard et les paroles des autres sans savoir qui a raison à son sujet : certains la disent folle, calculatrice, d’autres la considèrent comme incapable de faire du mal à qui que ce soit. Pendant longtemps, je me suis demandé si l’intrigue ne résidait pas en une double personnalité de Consuela car cet exercice de style, qui consiste à ne jamais écrire une scène où elle est présente, est très intéressant et ne pouvait pas avoir été réalisé avec soin pour rien.

Sans même un adieu est un policier historique qui fait agréablement passer le temps. Hormis de la détente, je n’y ai pourtant rien trouvé d’autre. Il n’y a pas d’analyses particulières sur l’époque (les années vingt) et l’aspect historique est sous-utilisé à mon avis car l’intrigue aurait pu être basculée dans notre temporalité sans grand changement (hormis le risque de la peine de mort pour l’accusée).

Néanmoins, je comprends et j’approuve l’enthousiasme qu’il y a eu autour de ce roman !

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