Un cadavre brûlé par des armes chimiques est retrouvé sur un chantier polonais. Les résultats de l’autopsie sont stupéfiants : certains membres prélevés sur place n’appartiennent pas au corps de la victime. Absorbé par cette étrange affaire, le procureur Teodore Szacki néglige une plainte pour violences conjugales. Il en prend conscience trop tard : la plaignante a été grièvement blessée. Son mari est découvert quelques jours après, vivant, mais la langue et les cordes vocales sectionnées… Mis en cause par sa hiérarchie, le magistrat voit sa carrière menacée, lorsque sa propre fille est enlevée à son tour. Il sent alors monter en lui la rage. Et une inextinguible soif de sang, capable d’emporter même le plus droit des justiciers…
La Rage est l’un de ces romans qui dénoncent, qui prennent parti et donc qui font du bien. A travers une intrigue policière, l’écrivain Miloszewski nous parle des violences domestiques dans sa Pologne natale. On prend rapidement conscience que le sujet lui tient très à coeur et que ce problème gangrène la Pologne de façon inquiétante. Pour ce qui est du suspense, il est bien tenu et on se laisse happer dans cette histoire sordide de cadavre reconstitué. Néanmoins, j’ai quelquefois eu des problèmes de compréhension sur certaines scènes : qui parle ? pourquoi certains personnages font-ils ce qu’ils font ? d’où viennent-ils ? Je ne sais pas si cette lacune est dûe à la traduction ou à l’écriture originale, mais c’était parfois pénible de se dire “je ne comprends rien”. Ces petits épisodes n’étaient cependant pas très nombreux et La Rage est un roman à lire pour le message qu’il fait passer.
A noter que ce roman est le troisième tome d’une série, précédé des Impliqués et D’un fond de vérité. Ayant découvert La Rage dans le cadre du Prix Caméléon (prix organisé par l’université Jean Moulin – Lyon III), je ne connaissais ni cet auteur, ni cette trilogie. Peut-être lirai-je les autres car j’admets avoir apprécié le caractère du procureur Teodore Szacki, à la fois arrogant et coincé mais talentueux et clairvoyant.