Lawrence (avant) d’Arabie, T. E. Lawrence

Lawrence d’Arabie, la légende, ne pouvait être tué que par une balle en or, et pourtant T. E. Lawrence, l’homme, mourut d’un banal accident de la circulation en conduisant sa moto. Il percuta un cycliste, fit un vol plané et s’ouvrit le crâne contre le bitume. On dit que sa tête était ouverte sur vingt- trois centimètres et que, selon des témoins, des morceaux de son cerveau en dépassaient. Il mourut six jours après le choc. S’il avait survécu, c’est depuis un fauteuil roulant que ce héros de légende aurait assisté au reste de son histoire. Vingt-cinq ans plus tôt cependant, un Lawrence plein de jeunesse et de curiosité pédalait avec ardeur dans toute la France, puis à travers la Syrie, libre, sans pressentir le poids d’une existence qui ferait de lui l’Anglais le plus célèbre et controversé du XXème siècle (après Churchill et Robert Falcon Scott, bien sûr).

 

Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les éditions Interfolio de m’avoir proposé ce recueil à l’occasion d’une “masse critique” privilégiée. Ce recueil de lettres permet de mieux cerner un caractère qui, pour moi, avait les traits de Peter O’Toole dans le film de David Lean. Les lettres que l’on peut lire sont toutes de T. E. Lawrence et il est quelquefois déroutant de ne pas lire une correspondance entière avec la réponse de ses destinataires. J’admets avoir eu du mal à m’y faire car il manque des éléments pour tout comprendre et parfois on ignore jusqu’au contexte des lettres. Néanmoins, on découvre un Lawrence peu connu car effacé par la légende. Jeune homme, il aimait beaucoup la bicyclette et entreprit un grand voyage en France, dont il profita pour visiter les châteaux médiévaux qui le fascinaient et les prendre en photo, une autre passion qu’il tenait de son père. C’est ce goût pour l’architecture qui le mena jusqu’en Orient. Il s’intéressait aux techniques architecturales  qu’avaient pu rapporter les chevaliers en Occident pendant les croisades.

Les lettres sont très visuelles, on imagine sans peine à quoi ont dû ressembler ses voyages en Orient. En effet, il décrit son périple à ses proches qui ne se représentent pas du tout cette région, ce qui nous permet de la comprendre, nous aussi. Ses lettres reflètent l’importance que l’Orient prend peu à peu dans sa vie. Il s’émerveille de tout et tombe amoureux de cette région en 1909 pendant un voyage qu’il fait à pied entre le Liban et la Syrie !

Bien que le style de T. E. Lawrence soit très agréable à lire et visuel, il manque des éléments de contexte, des cartes et peut-être même des photos pour apprécier pleinement ces lettres et ne pas s’en lasser.

Un ouvrage que je recommande pour les amoureux de voyages, d’Orient et de littérature.

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