J’irai cracher sur vos tombes, Boris Vian

Lee Anderson, vingt-six ans, a quitté sa ville natale pour échouer à Buckton où il devient gérant de librairie. Il sympathise dans un bar avec quelques jeunes du coin. Grand, bien bâti, payant volontiers à boire, Lee, qui sait aussi chanter le blues en s’accompagnant à la guitare, réussit à séduire la plupart des adolescentes. Un jour il rencontre Dexter, le rejeton d’une riche famille qui l’invite à une soirée et lui présente les soeurs Asquith, Jean et Lou (17 et 15 ans), deux jeunes bourgeoises avec « une ligne à réveiller un membre du Congrès ». Lee décide de les faire boire pour mieux les séduire… et poursuivre son sinistre dessein.

Boris Vian nous laisse évoluer dans un flou déroutant. On ne sait pas très bien qui est ce Lee, d’où il vient ni ce qu’il veut. Peu à peu, on apprend à le connaître et on comprend ses intentions.

Se déroulant dans le sud des Etats-Unis, ce court roman recrée une ambiance chaude d’été où les mœurs sont libérées, les jeunes boivent et se baignent. Le danger guette mais la proie est apathique, endormie par la chaleur. Lee fomente doucement sa vengeance, à l’image d’un Monte-Cristo qui veut qu’elle soit parfaite. Violence des mots, violence des gestes, rien n’est fait pour ménager le lecteur.  Il a d’ailleurs été interdit à sa sortie aux Etats-Unis en 1946.

J’irai cracher sur vos tombes fait état du racisme qui a gangréné les Etats-Unis pendant des siècles. L’auteur malmène son lectorat et dérange. Ne sont-ce pas certains de ces romans dérangeants qui permettent à la littérature d’avancer ?

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