Réalisateur : Stanley Kubrick
Date de sortie : 1962
Acteurs principaux : James Mason, Shelley Winters, Sue Lyon
Lolita est un film lent et doux malgré son sujet. Dans un film des années 60, il n’était pas question d’aborder la sexualité de manière crue ou explicite. Lolita est donc tout en subtilité pour comprendre les agissements pédophiles d’Humbert Humbert envers Lolita (aussi dite Lo ou Lola) et les autres nymphettes.
Le film se concentre d’abord sur la relation avec Charlotte Haze, la mère de Lolita, puis avec Lolita et enfin avec Clare Quilty (écrivain également amateur de nymphettes dont Lolita tombe amoureuse).
La scène d’introduction reconstitue le meurtre de Clare Quilty par Humbert Humbert. Cette scène nous permet d’être attentif aux différentes et nombreuses scènes où les deux personnages se rencontrent. Le personnage de Clare Quilty est plus poussé dans le film que dans le roman où on le rencontre peu et où Lolita le fait passer pour une vieille écrivaine afin qu’Humbert Humbert ne découvre pas la relation qu’ils entretiennent.
Les jeux d’acteurs sont excellents pour l’époque. Ils ont cependant peut-être un peu vieilli à nos yeux. J’ai trouvé bien faite la reconstitution de la sensualité de Lolita. On ne parvient pas à savoir si elle est consciente de ce qu’elle procure à Humbert Humbert et si elle en joue car le jeu de Sue Lyon est teintée d’ingénuité et de candeur tout en étant sexualisé.
Kubrick a choisi de faire une grosse ellipse par rapport au roman. Après que Lola ait disparue, Humbert Humbert sillonne les routes des Etats-Unis à sa recherche pendant plusieurs années. Il rencontre une autre femme mais ne parvient pas à oublier Lolita. Finalement, il la retrouve après qu’elle lui ait écrit une lettre en lui demandant de l’argent. Ce passage ne manque pas dans le film. A la lecture, j’avais trouvé que ces péripéties ralentissaient le rythme et les passer sous silence dans le film n’est pas dérangeant pour la compréhension globale de l’histoire.