Farah et ses parents ont trouvé refuge dans une communauté libertaire qui rassemble des gens fragiles, inadaptés au monde extérieur tel que le façonnent les nouvelles technologies, la mondialisation et les réseaux sociaux. Farah pense être une fille mais découvre qu’elle n’a pas tous les attributs attendus. Cependant elle s’épanouit dans ce drôle de paradis au milieu des arbres, des fleurs et des bêtes, observant les adultes mettre tant bien que mal en pratique leurs beaux principes : décroissance, anti-spécisme, naturisme, amour libre pour tous, y compris pour les disgraciés, les vieux, les malades… Mais cet Eden est établi à la frontière franco-italienne, dans une zone blanche sillonnée par les migrants : ses portes vont-elles s’ouvrir pour les accueillir ?
Arcadie est le livre d’une utopie, nom d’une communauté autarcique qui refuse les nouvelles technologies pour revenir à un mode de vie plus simple. Farah arrive avec sa famille dans cette communauté dont le « gourou » s’appelle Arcady. Le roman raconte la manière dont Farah cherche sa sexualité et sa liberté. Adolescente dans une communauté libertaire, elle n’a en tête que d’être dépucelée par Arcady (lequel couche un peu avec tout ce qui bouge). Il attend néanmoins que Farah ait atteint sa majorité sexuelle pour la satisfaire. Je me suis vite lassée de cette communauté et je n’ai pas été au bout du roman. L’ardent désir de Farah m’ennuyait, sa quête de liberté arrive trop tard dans l’histoire et les 150 premières pages en parlent peu.
Il faut pourtant avouer qu’Emmanuelle Bayamack-Tam a un talent d’auteure indéniable et une écriture addictive. Il n’y a qu’à voir à quel point son roman Les Garçons de l’été, publiée sous un autre nom de plume, Rebecca Lighieri, s’est vendu comme des petits pains à l’été 2018. Néanmoins Arcadie ne m’a pas convaincue, je n’ai pas réussi à entrer dedans et suis restée comme hermétique à l’histoire qui me paraissait vide de sens.