hédi kaddour les prépondérants

Les Prépondérants, Hédi Kaddour

Au printemps 1922, des Américains d’Hollywood viennent tourner un film à Nahbès, une petite ville du Maghreb. Ce choc de modernité avive les conflits entre notables traditionnels, colons français et jeunes nationalistes épris d’indépendance. Raouf, Rania, Kathryn, Neil, Gabrielle, David, Ganthier et d’autres se trouvent alors pris dans les tourbillons d’un univers à plusieurs langues, plusieurs cultures, plusieurs pouvoirs. Ils tentent tous d’inventer leur vie, s’adaptent ou se révoltent. Il leur arrive de s’aimer. De la Californie à l’Europe en passant par l’Afrique du Nord, Les Prépondérants nous entraînent dans la grande agitation des années 1920, où les mondes et les êtres entrent en collision.

Prix Valery Larbaud 2016

Grand Prix du roman de l’Académie française 2015

Prix Jean Freustié 2015

 

Il m’arrive souvent d’acheter des romans parce qu’ils ont reçu un prix. Pour peu que le synopsis me plaise, il passe à la caisse cinq minutes après. Et il m’est arrivé d’être déçue, mais rarement à ce point-là.

Remettons dans le contexte d’achat : le livre a été primé Grand prix du roman 2015 par l’Académie française et le synopsis (ci-dessus) a tout d’attrayant avec une histoire qui promet un choc des cultures dans le Maghreb des années 1920. Tout de suite, j’ai pensé à Ce que le jour doit la nuit de Yasmina Khadra dont la lecture m’avait énormément plu et qui mettait en scène la rencontre de deux styles de vie différents. J’attendais donc des Prépondérants une entrée assez descriptive pour comprendre cette époque et cette atmosphère que nous, Européens, Occidentaux, avons parfois du mal à imaginer. Mais les phrases sont interminables et une fois à la fin, on est obligé de relire le début dont on ne se souvient plus. Les descriptions sont maladroites et incompréhensibles. Les personnages sont presque brouillons car Hédi Kaddour multiplie les protagonistes sans prendre le temps de bien les développer (contrairement, par exemple, aux romans de Ken Follett où les personnages affluent mais parmi lesquels on ne se perd jamais !). Enfin, il nous emmène dans une histoire de procès dont je n’ai absolument pas compris les enjeux (pourquoi y a-t-il procès ? sur quoi cela peut-il déboucher ? pourquoi est-ce important ?) ni qui y assiste tant les retours en arrière par les souvenirs des uns et des autres sont nombreux et nous perdent au fil de la lecture.

Je n’ai pu me résoudre à finir ce livre où je m’ennuyais et qui m’énervait par ses tournures de phrase trop alambiquées. Une phrase fait un cinquième ou un quart de la page. On se perd dans cette écriture prétentieuse qui n’a rien d’un Maurice Druon ou d’un Jean D’Ormesson dont les styles sont autant élégants que compréhensibles sans rien enlever à la beauté de la langue. Ici, on a l’impression que l’auteur ne connait pas l’usage du point et parsème son récit de virgules et de points-virgules qui alourdissent son propos et fatigue le lecteur. Car oui, c’est bien fatigué qu’on sort des Prépondérants, à revenir sans cesse au début de la phrase pour réussir à assimiler toutes les informations que l’auteur nous donne avec si peu de finesse.

Comme rien n’est jamais acquis, je le garde pour une prochaine fois, peut-être. Car la lecture d’un roman et l’appréciation qu’on peut en faire tiennent à peu de choses et parfois, ce n’est tout simplement « pas le bon moment ».

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