À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Québert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Québert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.
Grand Prix du roman de l’Académie française 2012
Prix Goncourt des Lycéens 2012
Wouah ! Quelle claque ! Paru en 2012, La Vérité sur l’Affaire Harry Québert a d’emblée reçu le Goncourt des Lycéens et Grand Prix de l’Académie française 2012 et c’est tout mérité ! Joël Dicker manie avec habilité le suspense policier et les descriptions psychologiques d’un petit village américain. L’écriture de Dicker est visuelle et va à l’essentiel. Peu à peu se dressent les portraits typiques de cette communauté villageoise où tout le monde se connait, s’envie, s’épie et se jalouse jusqu’à la mort. La découverte du corps de Nola Kellergan 33 ans après sa disparition remue les vieilles rancœurs et l’on découvre des personnages ratés, autrefois ambitieux, dont les rêves ne se sont jamais réalisés. La personnalité de Nola se dévoile petit à petit. On apprend à connaitre cette jeune femme à travers le regard et les récits des autres, chacun ayant une vision bien particulière de la jeune fille. Marcus essaie de rassembler toutes les pièces de ce puzzle irréalisable pour comprendre ce qui s’est passé 33 ans plus tôt. Et justement, ce personnage de Marcus est très attachant et les retours en arrière quand il parle avec Harry dans le temps présent nous permettent d’apprendre à connaitre Harry Québert, l’autre personnage-clef. Les flash-back sont bien amenés et on ne s’embrouille pas entre passé et présent. La lecture est fluide, on comprend où l’on se trouve et les pages défilent sans qu’on s’en rende compte. Joël Dicker arrive à nous faire tourner en rond plus d’une fois : il nous présente le meurtrier parfait et l’on est alors persuadé qu’il ne peut en être autrement… mais une vingtaine de pages plus loin, toute l’argumentation dont il nous avait convaincu est démontée avec une violence inouïe. Et ainsi de suite jusqu’à la fin. Dicker joue avec nos nerfs et on aime ça. On se laisse prendre au jeu d’être plus malin que l’auteur qui a toutes les pièces en main et, bien sûr, on n’arrive pas à gagner contre lui. Bref, un roman policier, thriller, qui tient en haleine jusqu’au point final.
Par ailleurs, le personnage de Marcus est écrivain et les descriptions de ses angoisses de la page blanche mais aussi de son besoin de calme pour écrire sont d’autant plus réalistes qu’on se doute bien que Joël Dicker s’est inspiré de lui-même. Je me suis même demandé si Marcus n’était pas un double fictif de l’auteur… Une réponse que seul Joël Dicker détient ! Une chose est sûre, l’un des thèmes principaux du roman est l’écriture. Comment écrire un roman et comment devenir auteur ? Qui sont les écrivains ? Y’a-t-il une marche à suivre pour écrire, à l’image des conseils que donne à Harry à Marcus à chaque début de chapitre ?
Un des livres incontournables de ces dernières années !
Belle critique ! Moi je n’ai jamais réussi à le finir, et je ne comprends pas pourquoi ! Le livre des Baltimore est un de mes romans favoris, mais avec celui-là, mystère mais blocage…