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La Disparition de Josef Mengele, Olivier Guez

1949: Josef Mengele arrive en Argentine.

Caché derrière divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie à Buenos Aires. L’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par l’angoisse, ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.

Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet, trente ans durant?

Prix Renaudot 2017

 

Il est déroutant de se retrouver dans la peau d’un haut dignitaire nazi. D’habitude on a tendance à s’attacher aux personnages que l’on suit, ici on se l’interdit pour d’évidentes raisons. On crée une barrière hermétique. Les horreurs commises par le tortionnaire d’Auschwitz ne quittent jamais notre esprit. Pourtant à chaque nouvelle page, la piqûre de rappel est essentielle car on peut quelquefois avoir tendance à se laisser attendrir. On se répète en boucle : « cet homme est un monstre ».

La Disparition de Josef Mengele nous plonge dans l’Argentine de Perón. Dictateur aux idées fascistes qui accueille les nazis en fuite pour construire une deuxième Allemagne hitlérienne, Perón veut faire de l’Argentine LA grande puissance une fois que l’URSS et les États-Unis se seront anéantis mutuellement. En suivant Gregor (nom d’emprunt pris par Mengele pour sa couverture), on rencontre d’autres nazis dont les actes indicibles les ont forcés à quitter l’Europe et un procès certain. On comprend que l’Argentine fourmille de criminels contre l’humanité. La plongée dans cette atmosphère est malsaine et met mal à l’aise.

Ce roman n’en demeure pas moins une leçon excellente (mais glaçante !) d’histoire. Il faut avoir les idées claires et le cœur bien accroché pour le lire. Le récit est assez lent mais il permet de comprendre à quel point « l’ange de la mort » d’Auschwitz a vécu dans la paranoïa, ce qu’on ne va certainement pas regretter pour lui !

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