Lorsque Mr Earnshaw ramène d’un voyage un enfant abandonné, Heathcliff, les réactions de ses enfants évoquent les orages qui s’abattent sur le domaine des Hauts du Hurlevent. Le fils Hindley n’accepte pas cet enfant sombre et lui fait vivre un enfer. La fille, Catherine, se lie très vite à lui, d’un amour insaisissable et fusionnel. Tous trois grandissent, dans cet amas de sentiments aussi forts qu’opposés. Heathcliff devient un homme sans scrupule, qui jure de se venger des deux hommes ayant empêché le déploiement de son amour : Hindley, le frère ennemi, et Edgar, le mari de Catherine. La destruction de ces deux familles et de leurs descendances constitue alors son seul objectif. Dans les paysages sauvages et immuables des landes du Yorkshire, les déchirements sont nombreux, et cohabitent dans une passion extrême et des tourments destructeurs…
Les Hauts de Hurlevent est un classique de la littérature anglaise du XIXème siècle. Ecrit par Emily, l’une des trois soeurs Brontë, le roman a un style très abordable, loin du français très ampoulé de la même époque. Ce livre peut donc être mis dans les mains de jeunes lectrices et lecteurs sans problème de compréhension.
Pour ce qui est de l’histoire, rien n’est moins tordu que Les Hauts de Hurlevent ! L’intrigue, très réussie, reflète une société où les mariages sont arrangés. Associez-y des personnages détestables qui n’ont d’autres buts que de se faire mutuellement souffrir et vous obtenez des destins brisés, gâchés et des individus rancuniers. Sur plusieurs générations, on assiste aux répercussions des choix de Catherine, Heathcliff et Hindley. Leurs enfants en souffrent après eux et les situations ne cessent de s’empirer.
Il est impossible de ne pas apprécier toute l’analyse du personnage d’Heathcliff. Il est, selon moi, celui qui a le moins de choses à se reprocher, car contrairement aux autres, il n’a jamais été foncièrement méchant dès le départ, comme Catherine par exemple, dont l’éducation ne pouvait que prédire un caractère exécrable. L’évolution psychologique d’Heathcliff est un bonheur à lire car on le sent progressivement changer à cause de la maltraitance dont il est victime.
Toutefois, au bout d’un moment, le roman m’a paru trainer un peu. Il serait malhonnête d’écrire que j’ai frénétiquement tourné les pages de ce que je considère malgré tout comme un chef d’oeuvre. J’ai eu la sensation que l’intrigue s’épuisait et je me suis lassée de ces personnages qui font souffrir pour faire souffrir, sans même se souvenir de l’élément déclencheur de toute cette haine perverse.
Je crois qu’il est cependant important de lire Les Hauts de Hurlevent une fois dans sa vie : une histoire d’amour et de vengeance dans les décors superbement décrits de la lande anglaise…. On est très vite happé par la noirceur des anti-héros et de l’histoire. Et qui sait, peut-être ne vous en lasserez-vous pas comme ça a été mon cas ?
Film réalisé à partir du roman : (cliquez sur l’affiche)