La vie prodigieuse de Marianne d’Asselnat de Villeuneuve commence en Angleterre, dans le paisible domaine de sa tante Ellis Selton qui l’a recueillie après la mort de ses parents, guillotinés sous la Terreur.
Son adolescence prend fin brutalement le jour même où elle épouse le beau Francis Cranmere dont elle est secrètement éprise depuis longtemps. Au cours d’une nuit de noces effroyable, elle perd à la fois son amour, sa fortune et sa sécurité. Marianne doit fuir, abandonner tout ce qu’elle aime, revenir en France où règne l’homme qu’on lui a appris à haïr jour après jour : Napoléon.
Juliette Benzoni a un indéniable talent de conteuse et est certainement une historienne manquée. Elle arrive à mêler avec brio la grande Histoire et les petites. Son personnage de Marianne nous fait découvrir l’ère napoléonienne, et au fil des tomes, l’Europe entière. Le premier tome nous emmène en Angleterre puis en France en nous faisant notamment entrer dans la sphère privée de l’Empereur corse à Malmaison, et les suivants nous transportent en Italie, en Grèce et en Russie.
Le personnage de Marianne est bien fouillé. Orpheline, chevalier manqué, elle devient une jeune femme au tempérament de feu qui n’hésite pas à braver l’Empereur. Notons toutefois que son idylle avec l’Usurpateur n’est pas crédible… pourquoi une belle jeune femme d’une vingtaine d’années irait s’enticher d’un bougon quarantenaire, plus colérique que doux ?
Juliette Benzoni signe ici un roman d’aventures avec une héroïne forte protégée par ses fidèles compagnons. On est loin des Catherine vraiment à l’eau-de-rose. Alors que le premier Catherine paraît en 1963, le premier Marianne paraît, lui, en 1969. A croire que ces six années sont celles de la maturité puisque, à mon avis, les Catherine témoignent d’un style trop mièvre et beaucoup trop axé sur les sentiments alors que les Marianne mettent bien plus l’Histoire en relief.
Série réalisée à partir du premier tome : (cliquez sur l’affiche)